Space Odity

Je ne suis pas nostalgique des temps anciens. 

Je ne suis pas nostalgique de "nous" mais c'est vrai qu'en ce moment j'y pense plus que d'habitude. 

C'est vrai qu'en ce moment, je regarde la dernière photo que tu m'as envoyé et que je repense à toi. Mais... Je ne suis pas nostalgique de toi... 

Souvent, quand je me touche, je dois m'empêcher de soupirer ton prénom. De l'étreindre avec mes des dents, de passer ma langues sur chacune des lettres qui le forme. Pourtant, sans même que je le prononce, il sort de ma bouche, s'échappe, glisse le long de mes seins, s'attardent sur eux, les titilles puis glisse sur mon ventre avant de continuer dans mon antre... Entre mes cuisses... Puis il rentre en moi, me fait gémir. 

C'est une décharge électrique le long de ma nuque. 

Un souffle dans mon cou. Un baiser sur mon front.

Je détourne la tête violemment, agrippe l'un de mes seins. L'empoigne comme tu l'aurais fait. Ca me tient. Me fait quelque chose.  Le temps d'un instant ma main n'est plus mienne. C'est une main rappeuse, une main avec de gros doigts maladroits, une main au bout d'un bras musclé. La paume est rêche mais c'est pas grave. L'espace d'un instant, c'est ta main. Je la plaque contre mon sein gauche.

A cet instant, je t'entends me chuchoter d'une voix chaude et apaisée

"J'ai envie de te sentir." 

Je ne te regarde pas. Je reste les yeux fermés de peur que tu ne t'en ailles. Ou alors, de peur que tu revienne. Je ne sais pas vraiment. Je passe ma main dans ton dos. Je peux sentir les poils de ton dos que tu détestes autant que je les aime. Tu passes ta main sur mon sexe humide et chaud. Je lève la tête en essayant de taire mes soupirs. Ta main qui était sur mon sein le quitte pour aller s'enfuir dans mes cheveux. Quant à ton autre main, elle remonte vers ma bouche. Tu passes le bout de tes doigts sur mes lèvre comme pour m'imprimer d'un goût. C'est celui de ton prénom. Puis tu m'embrasse goulûment. 

La tension redouble, et je te griffe le dos. 

J'ouvre les yeux, et tu es là. Tu plonges ton regard d'émeraude dans le miens. Ca me fait quelque chose. Ma gorge se resserre. Je ressens la même chose que la première fois que tu t'es introduit en moi. Tu écartes mes cuisses et je sens tes coups de reins commencer doucement. Je n'émets que des sons étouffés tellement c'est bon. Tu y vas de plus en plus fort. Mes ongles se plantent dans ton dos pour y laisser le témoignage durable de mon passage. 

La tension électrique est de plus en plus fortes. 

Elle paralyse mes jambes, engourdie mon coeur et mes pensées.  

Tu y vas de plus en plus vite. Je vois ton visage. Et il est incroyablement beau. Je crois que c'est l'un des seuls moments ou ton visage avait l'air aussi serein. J'aimerai garder cette image de toi. Je ne sais plus ou donner de la tête. Je ramène mes mains vers ton visage. Le caresse. Passe mes mains dans tes cheveux. 

La tension qui est en moi augmente et me traverse de plus en plus vite.

Sous elle, je tremble et les sons que j'émets deviennent des syllabes.

"Je vais venir" dis-je dans un effort qui me parait surhumain. Cela ressemble à une supplication. 

"Je t'en supplie, mets fin à cette agonie. Libère moi grâce à tes coups de reins. Affranchis moi de cette soif."  Tu y vas de plus en plus vite. Tu donnes tout pour finir en même temps que moi. 

La tension que je renferme jaillit enfin. J'hurle à présent en même temps que tu jouis. 

Moi, c'est ton prénom que je jouis. De mes lèvres je le recrache. 

Puis je reste allonger, là nue et complètement tremblante. Bien sûr, toi tu n'es pas là. Tu ne l'as jamais été. Ma main est toujours sur mon sein.

Il y'a quelque chose de franchement triste à dire ton nom. On m'a toujours dis que donner des noms aux choses qui n'existaient pas, c'étaient les appeler à la vie. Tu m'as toujours dis que de moi et toi sortirait la vie. Je ne sais plus trop quoi penser. Nue, sur mon matelas à même le sol, je  m'enroule dans la couverture que tu m'as donné. Unique cadeau que tu ne m'ai jamais fait. Je m'endors en me répétant cette phrase. 

"Je ne suis pas nostalgique des temps anciens"